-Personnalités ayant vécu à Quillan ou dans l’Aude qui ont donné leur nom à une artère ou lieu à Quillan
Félix Armand

Félix Armand

Félix Armand

 

Origine du texte:  https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9lix_Armand

 

 

 

De parents pauvres, mais religieux (son père, tanneur, exerçait la fonction de carillonneur à Quillan), Félix est envoyé à Perpignan à l’âge de 12 ans pour faire des études, où il se lia d’amitié avec Michel Jean Joseph Brial (Dom Brial). Puis à partir de 1762, il fit ses études théologiques au grand séminaire d’Alet, (11 – petit évêché de la haute vallée de l’Aude). Il est ordonné prêtre le 28 mai 1768 (à Perpignan par l’évêque de Elne, celui d’Alet étant malade), et devint vicaire de Quillan. Sa première paroisse fut celle de Galinagues (à partir de 1771), où il resta trois ans avant de redevenir vicaire de Belvianes (commune limitrophe de Quillan et Saint-Martin-Lys) en avril 1774. Bien que toujours en place à Belvianes, il remplaça progressivement à partir de mai 1775 le curé de Saint-Martin (l’abbé Bernu)

 

Félix Armand devint le curé de Saint-Martin-Lys le 15 novembre 1775, cure qu’il a fait rouvrir pour lui par son évêque Charles de la Cropte de Chanterac

 

Outre les travaux de la route de la Pierre-Lys (cf paragraphe suivant), Félix Amand introduisit auprès des Martinlysois la pomme de terre, la vaccination et créa la première caisse de bienfaisance du village à laquelle il participa grandement.

 

À la Révolution, il devint prêtre réfractaire et s’exila avec son évêque Charles de la Cropte de Chanterac le 1er septembre 1792. Il s’installa à Sabadell (Catalogne) où il resta 4 ans. Ce ne fut qu’à réception d’une pétition paraphée par tous les Martinlysois, portée directement par un de ses paroissiens de confiance (Baptiste Marcérou) qu’il décida de rentrer à Saint-Martin-Lys le 2 novembre 1796.

 

Mais jusqu’au Consulat, la position des prêtres réfractaires restait précaire, Félix Armand fut régulièrement obligé de se cacher, en particulier dans la grotte troglodyte du Gal8, quand les forces de l’ordre étaient annoncées. Son exil, puis les risques liés à son statut de réfugier stopperont les travaux de la route des gorges jusqu’à la fin 1798.

 

Fin août 1800, un grand incendie se déclencha de nuit dans la forêt domaniale des Fanges au dessus de Saint-Martin-Lys. Premier alerté par le garde forestier, Félix Armand organisa les équipes de bûcherons pour circonscrire le feu9. Son action rapide et efficace fut saluée par le préfet de l’Aude Barante qui lui promit alors une gratification.

 

Le 10 septembre 1823, pour le remercier de son œuvre, il reçut la croix de la Légion d’honneur (sur demande du duc de Larochefoucauld. Félix Armand, lui n’ayant jamais pensé à cet honneur).

 

Il décéda à Saint-Martin-Lys le 17 décembre 1823 en faisant don par testament de la plupart de ses biens aux pauvres de la paroisse.

 

Le chemin suivant le cours de l’Aude à travers les gorges

 

Quasiment dès son installation au presbytère de Saint Martin Lys, il organise le début des travaux pour aménager le chemin qui suivra le cours de l’Aude. D’abord 5 ans de travaux, mais aussi de déplacements continus pour collecter les fonds nécessaires pour créer un premier sentier : c’est en mai 1781 qu’est percé le Roc du diable (ou maudit), dernier obstacle avant d’atteindre Belvianes, tunnel qui deviendra, une fois élargi, le « trou du curé ». L’évêque d’Alet Charles de La Cropte de Chanterac, ayant grandement participé financièrement aux travaux viendra constater l’avancement lui-même le 9 mai 17863,4.

 

L’élargissement du chemin se poursuit jusqu’en 1792 année du départ de Félix Armand en exil en Espagne, pour ne reprendre que difficilement en 1799 avec la seule bonne volonté de ses paroissiens (les donateurs habituels n’étant plus en mesure de l’aider financièrement). Ce n’est qu’après le grand incendie de la forêt des Fanges que l’abbé Armand reçut suffisamment de fonds pour reprendre significativement les travaux. Napoléon 1er lui écrivit en personne, lui accordant un bon sur sa cassette personnelle. Louis XVIII ne fut pas en reste3,4.

 

À la Toussaint 1814, l’abbé Félix Armand organisa une grande procession jusqu’au « trou du curé » pour célébrer la fin des travaux du chemin de la Pierre-Lys. Mais de fait ce ne fut qu’une étape car jusqu’à son décès Félix Armand continua d’améliorer la route pour faciliter l’accès, par exemple en faisant creuser le chemin de muletier contournant le roc à l’entrée des gorges coté Saint Martin qu’on peut encore utiliser10.

 

En 1821, il obtint, avec l’aide de Monsieur de La Rochefoucauld le classement de la route de la Pierre-Lys comme route départementale (no 17) : les travaux à venir, bien qu’il en eut encore la charge, furent financés sur devis par le département.

 

Mais les autorités militaires craignant encore des invasions (comme en 1793, les Espagnols sous le commandement du général Ricardos envahirent le Roussillon) refusèrent l’élargissement jusqu’en 1840.

 

Félix Armand obtint du marquis d’Axat, Ange Jean Michel Bonaventure de Dax, proprétaire des forges et laminoirs de cette ville, qu’il finance la poursuite de la route vers l’amont de l’Aude du Rébenty à Axat, même s’il ne put voir la fin de ces travaux.

 

Après sa mort, cette route fut prolongée encore vers le Roquefortès et Mont-Louis, puis vers Caudiès, et deviendra route nationale en 1861 après de nombreux aménagement, nouveaux tunnels et élargissements11.

 

Elle permit d’assurer aux villages amonts une prospérité qui ressort des tableaux de population donnés en 1837 par J-P de la Croix3.

 

La reconnaissance des Quillannais pour l’accroissement de l’activité dans leur ville les a amené à lui dresser une statue.

 

Statuaire de Félix Armand

 

Un projet de statue est mentionné dès 1837 (projet Prosper Bénézech)3. Puis Louis Amiel4 organisa une collecte de fond pour qu’une statue soit dressée à Quillan pour Félix Armand (moule réalisé en 1869 par Jean-Marie Bonnassieux). Mais l’inauguration effective de la première statue de bronze ne fut réalisée que le 15 septembre 1901 à Quillan12. Coulée par l’occupant en 1942, cette première version a disparu. Une copie en pierre est aujourd’hui visible dans le square de l’office de tourisme. Une autre sculpture, toujours à Quillan, symbolise le trou du curé et est dédiée à Félix Armand, sur la contre-allée menant à la gare7.

 

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Pierre Brossolette

Pierre Brossolette

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En septembre 1942 eut lieu « L’opération Léda II » opération qui permit à Pierre Brossolette de s’embarquer depuis le port de Narbonne Plage à destination de Londres via Gilbraltar. Deux mois auparavant sa femme Gilberte embarqua, elle aussi du port de Cassis.. Pierre Brossolette se présenta à Narbonne Plage en compagnie de Dutey, du lieutenant colonel Henry (pilote de RAF accidenté quelques jours auparavant), de Jean Cavaillès (camarade de Brossolette à Ecole Normale Supérieure et de Christian Pineau.

Cette opération fut organisé par le quartier maître Ronsard, responsable du SOAM (Services et opérations aériennes et maritimes) qui était chargés du va et vient des agents de la France Libre entre Londres et la métropole.

Le départ devait s’effectuer en pleine nuit, guidé par des signaux lumineux. Le point de repère était une épave d’un bateau espagnol datant de la guerre d’Espagne, qui était échouée à 300m à droite des rochers. Fernand Barthez et Alibaud, résistants, était en charge de surveiller l’accomplissement du départ, plus deux douaniers de St Pierre La Mer qui étaient aussi dans le coup.

Au moment venu Brossolette, partit avec la première rotation emportant avec lui tous les documents de ses camarades. Ce premier voyage fut réussi, Puis vint le deuxième qui devait emmener Pineau et Cavaillès. Mais le chef des douaniers aperçut des signaux lumineux et croyant à des contrebandiers partit avec les deux douaniers complices. C’est alors qu’un de ces douaniers, simulant un accident, tira dans la cuisse du chef. Cela permit à Cavaillès et Pineau de prendre la fuite, mais leur départ fut manqué, Le lendemain, toutes les brigades de gendarmeries était en alerte. Hélas, ils furent arrêtés le lendemain par les gendarmes de Coursan et envoyés à Montpellier et gés ensuite transférés vers Fresnes, Pineau réussit à s’enfuir du côté de Cahors et trouva refuge chez un résistant à Cahors. Cavaillès, quant à lui, put s’évader mais sera repris et fusillé.

Après cela Pierre Brossolette revint en france lors d’un parachutage à Lyons la Forêt avec l’anglais Yéo Thomas, ils devaient retrouver le chef du BRCA (Bureau Central de renseignements et d’Actions) afin de remettre de l’ordre dans les différents mouvements de la résistance. C’était la fameuse mission Arquebuse-Brumaire.

Pierre Brossolette revint à Londres en avril 1943, puis retourna près de Poitiers en septembre 1943. Celle ci sera sa dernière mission. Il fut arrêté en février 1944, emprisonné et torturé et le 22 mars 1944, à l’heure du déjeuner, il se jeta du 4ème étage de l’immeuble de la Gestapo à Paris, Avenue Foch.

François Hollande fit transférer ses cendres au Panthéon en Mai 2015.

Un monument à sa mémoire est érigé à Narbonne Plage à l’endroit même ou il embarqua.

Source : « La résistance audoise » présentée par Lucien Maury et le Comité d’histoire de la résistance du département de l’Aude.

 

Joseph Erminy

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ERMINY Étienne, Joseph

Né le 15 décembre 1909 à Quillan (Aude), exécuté sommairement le 11 juin 1940 à Cressonsacq (Oise)

Fils d’Ernest et Justine, Étienne Erminy alla à St Cyr en 1929-1931 puis sera affecté au 24ème Régiment des Tirailleurs Sénégalais en garnison à Perpignan et de nombreuses autres affectations (Afrique, France…)

Il joua dans l’équipe de rugby à Quillan en 1936.

En 1940 il rejoignit le 24ème RTS à Perpignan, ce régiment sera intégré à la 4ème Division d’Infanterie Coloniale qui était engagée dans le sud de la Somme et participa à la bataille d’Amiens sous la direction du général Bazelaire de Rupierre.

Il subirent de lourdes pertes lors de l’offensive de l’armée allemande du 5 mai 1940.

Dans la nuit du 9 au 10 juin, cette division tente de percer les lignes, mais au petit matin, ils ne se retrouvent que quelques centaines d’hommes et se rendent aux allemands dans l’après midi.

Le lendemain, les allemands séparèrent les officiers et soldats français des soldats d’origine coloniale.

Le commandant Bouquet comprit que la vie de ces soldats africains était menacée, il déclara que ces tirailleurs s’étaient rendus sur son ordre et qu’ils avaient combattu courageusement et demanda à ce qu’ils soient traités en soldats

Le capitaine Spreckel traduisit cela aux allemands en rajoutant qu’il était fier et honoré d’avoir combattu avec eux.

En représailles, les allemands prirent à l’écart 7 officiers plus Étienne Erminy et les abattirent d’une balle dans la nuque. Leurs corps furent jetés dans une fosse creusée par des soldats africains qui furent abattus ensuite.

Joseph Erminy a aussi été un éminent joueur de rugby de l’US Quillan et du Stade Quillanais. En savoir plus⇒

 

joseph erminy et andre rotelle

Abattus pour avoir défendu des soldats d’une autre couleur de peau…

Jacques Capela

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Jacques Capela

Ce lundi 31 juillet 1978, il est 10h. L’ambassadeur d’Irak est à l’Élysée.

Quand 2 membres de OLP prennent en otage le personnel de l’ambassade d’Irak. Le quartier des ambassades est vite bouclé par la Brigade Criminelle et de l’Anti-gang, un des preneurs d’otages s’enfuit à la vue du dispositif policier et laisse seul son complice armé d’une mitraillette.

De longues négociations sont menées par le Commissaire Broussard, dans un contexte tendu car toute action policière est soumise à l’autorisation de l’ambassadeur lui même (L’ambassade est sous administration irakienne). Finalement le preneur d’otage décide de se rendre vers 18h30.

Celui ci craint de possibles représailles de la part des gardes irakiens de l’ambassade, mais les policiers lui assurent leur protection rapprochée jusqu’à la R16 garée face à l’ambassade.

A la sortie du preneur d’otage, encadré par le commissaire Broussard, de Pierre Ottavioli patron de la « Crim », de Jacques Capela, C. Cances, R. Segear et F. Antona, l’impensable se produit..

La télévision filme leur sortie..

Une fusillade éclate, ce sont les services secrets de l’ambassade qui ouvrent le feu depuis les fenêtres, en visant le terroriste montant dans la voiture. Les policiers tournent le dos à l’ambassade.. Le terroriste, poussé dans la voiture par Segear est touché aux jambes, Segear lui même est touché gravement au cou.. L’inspecteur Capela tente une sortie du véhicule mais à son tour touché, il tombe au sol, très grièvement touché..

Un policier de l’Anti-Gang riposte et abat un garde irakien à son tour..

La fusillade se calme..

Jacques Capela décédera quelques instant plus tard, alors que sa femme l’attendait pour fêter les 2 ans de leurs fils..

La situation est grave et la tension diplomatique à son comble..

Les trois agents impliqués dans la fusillade font valoir leur immunité diplomatique.. Ils retourneront à Bagdad 3 jours plus tard..

Le 4 août la marseillaise retentit dans la cour du 36 puis une foule immense accompagnera le cercueil escorté de 6 motards, vers les Invalides.. Une montagne de fleurs sera jeté sur son passage..

Le preneur d’otages en 1980 est condamné en assises à 8 ans et sera libéré sans conditions et expulsé en 1983.

Chez les policiers c’est l’écœurement… Ils descendent dans la rue.. « C’était la seule fois que tous les policiers du 36 descendront dans la rue crier leur colère » dira Claude Cancès, patron de la Crim lors de son départ à la retraite.. Il sera nommé inspecteur divisionnaire à titre posthume.

Mme Capela se bat encore pour que les coupables soient traduits en justice..

La salle de crise du « 36 quai des Orfèvres » porte son nom, ce qui est un symbole fort.

Il est inhumé au cimetière de Quillan, ville dont il est originaire.. Un petit square porte son nom dans cette ville..

Sources : mémorial policier blogspot ; Livre : La Crim, les plus grandes affaires criminelles de JP Van geirt aux Editions N°1

Jacques Capela

Jacques Capela

Charles Marx

Charles Marx

Charles Marx

 

 

Charles Marx (1903-1946) Médecin, homme politique luxembourgeois et grand résistant dans le sud de la France.
Cet homme est un héros quasi oublié de la résistance. Peut être dû à sa nationalité luxembourgeoise..

Voici un résumé de sa vie..

Fils de Louis, représentant de commerce et d’Élisabeth. Prénommé Karl à sa naissance, il se fit appeler, plus tard, Charles pour éviter les plaisanteries déplaisantes qu’il subit.

Il fut marié à Lucienne Aubouéron et ensuite à Fernande Vasilescu, jeune femme roumaine très impliqué dans la défense des femmes, avec qui ils adoptèrent deux enfants, Élisabeth (1938-1943), Guy (né en 1943).

Charles Marx

Charles Marx

Il suivra une scolarité normale jusqu’au secondaire effectué au lycée Grand Ducal de Luxembourg. A 17 ans il milita au jeunesses Socialistes luxembourgeoises dont il fut l’un de ses fondateurs. Qui devinrent Jeunesses communistes par la suite, à son initiative 2 ans plus tard. Il dut quitter le Grand Duché pour poursuivre ses études de médecine, pour venir à Strasbourg puis à Paris. Il connut l’éminent Louis Pasteur Valléry Radot qui lui apporta son soutien dans sa thèse de médecine et se spécialisa dans la gynécologie et dans la chirurgie de l’estomac.

Il revint au Luxembourg en 1936 fonder une clinique qui obtint très vite un fort succès. Il fit appel à des religieuses alsaciennes de Niederbronn (Bas-Rhin), de la Congrégation du Très Saint Sauveur, pour y assurer les soins.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, le Luxembourg étant encore en dehors du conflit, il aida et soigna deux aviateurs français, blessés après la chute de leur appareil en territoire luxembourgeois. Ceci incita Vichy à entreprendre une action en justice contre Marx et ses confrères. Celle ci aboutit à une condamnation à huit mois de prison.

Lorsque les allemands entrèrent au Luxembourg, il se réfugia à Nevers puis à Montpellier, il organisa, la Croix-Rouge luxembourgeoise en France ce qui lui permit de venir en aide à des compatriotes réfugiés en France.

En novembre 1940, il reprit la clinique « Docteur Deixonne » de Quillan dans les Pyrénées audoises appartenant au docteur Fabregat de Perpignan. Il en assura la direction jusqu’en mai 1943. Cet établissement fut « bientôt le cerveau de la première organisation de Résistance de la Haute Vallée de l’Aude ». Il était un membre important du mouvement « Combat » qu’il représentait localement. Dans sa clinique, il rencontrait aussi Pierre Degon, de « Franc-Tireur » dont le chef local était l’instituteur Raoul de Volontat.

Les deux mouvements bientôt regroupés dans les MUR, « travaillaient » aussi dans le cadre de réseaux actifs dans l’organisation, via les Pyrénées-Orientales ou l’Ariège et l’Andorre, des passages vers l’Espagne. Le docteur Jean Patounas de Montpellier l’avait rejoint le 8 février 1941, en ignorant rien de l’activité clandestine du Luxembourgeois. Dans son témoignage recueilli par Lucien Maury, Patounas expliqua plus tard : « L’activité de la clinique était grande, les séjours des pseudo-malades y étaient de courte durée, la clientèle de passage variée et internationale… Je n’ai pas été long à comprendre et à entrer dans le jeu. L’infirmière luxembourgeoise était remarquable, Madame Marx aussi, Marguerite Benet qui devait de venir ma femme, faisait aussi partie de l’organisation. »

Parmi les résistants, il y avait le docteur Martre de Belcaire (Aude), qui était un des maillons de plusieurs réseaux de passage en Espagne, via le Capcir, la Cerdagne et l’Andorre. Il y avait aussi Ernest Zaugg, ingénieur suisse et naturalisé français en 1935, employé par Société méridionale de transport de force (SMTF) qui dirigeait les travaux de la centrale d’Usson, qui fournissaient à la SMTF de la main-d’œuvre parmi des fugitifs traqués pour leurs opinions politiques ou leur judaité et candidats à un passage en Espagne. Zaugg organisa en plus, avec d’autres résistants du Donnezan un maquis, dit « maquis du roc Blanc », où furent regroupés certains réfractaires du STO.
Marx n’oubliait pas pour autant le Luxembourg. Sa clinique de Quillan fut un relais pour la filière de renseignement luxembourgeoise « Famille Martin » intégrée au réseau « Mithridate » du BCRA et dirigée depuis Luxembourg par le docteur Fernand Schwachtgen et de Marseille par Walter Hamber. Il mit en place les deux réseaux luxembourgeois « Ligne Charlotte » et « Ligne Élisabeth » dont Albert Ungeheuer et Charles Reiffers étaient des agents ou courriers.

L’occupation de la zone Sud par les Allemands rendit difficile l’activité clandestine de Marx depuis la clinique de Quillan. D’après Henri Noguères, Charles Marx devint en avril 1943 adjoint du Dr. Mayer pour la direction du Service social des MUR pour la zone Sud. Il céda son établissement, en mai 1943 et plongea, avec Raoul de Volontat, dans la clandestinité la plus totale. Il aurait été condamné à mort par contumace par le tribunal de Perpignan ou celui de Montpellier selon certaines sources luxembourgeoises. Mais, en décembre 1943, il rejoignit les rangs du Front national, puis il fut chargé du service sanitaire de la Résistance dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales, en janvier 1944, en étant médecin commandant des FFI. Il s’efforça d’organiser des cliniques secrètes pour les maquis et les résistants traqués comme à Sarlat en Dordogne avec son ami le docteur Schumacher.

Les 2 et 3 septembre 1944, Marx, commandant FFI, participa aux combats de la libération de Lyon (Rhône).

En octobre 1944, il devint délégué du conseil médical de la Résistance, attaché auprès du cabinet du ministre de la Santé publique le communiste François Billoux, à la disposition du secrétaire d’État Louis-Pasteur Valléry-Radot qu’il avait connu pendant ses études à Paris. En novembre, ayant réintégré l’Armée française comme FFI, il participa à la mise en place des structures médicales et chirurgicales franco-américaines.
Charles Marx rentra au Luxembourg à la fin de juillet 1945 et fut l’un des cinq députés du parti communiste Luxembourgeois, élus aux législatives en octobre de la même année. Puis entra au gouvernement d’union nationale présidé par le chrétien-social Pierre Dupong, nommé ministre de l’Assistance sociale et de la Santé publique. Avec de faibles moyens (1 % du budget de l’État), il entreprit de moderniser la santé publique luxembourgeoise. S’inspirant de l’exemple français du Front populaire, il envisagea des transformations à long terme, qui suscitèrent des oppositions au sein du gouvernement où il siégeait. Il eut le temps, de faire voter une loi, l’obligation de signaler les maladies infectieuses, de créer un Conseil national pour la protection de la mère et de l’enfant et, de la restructuration de la Santé publique.

Le 13 juin 1946, il fut victime d’un accident d’automobile sur la route de Paris à Luxembourg, au cours duquel, Fernande, sa femme, succomba sur le coup. Charles Marx mourut à l’hôpital de Meaux, trois heures après l’accident, sans avoir repris connaissance. Leur automobile avait été heurtée par un véhicule militaire. Les circonstances de cet accident donnèrent lieu à des spéculations. À la suite de l’accident, les drapeaux furent mis en berne au Luxembourg. Marx et sa femme furent inhumés le 17 à Luxembourg-ville en présence du prince Jean de Luxembourg, des militants du KPL et d’une foule nombreuse.

Il était titulaire le la Croix de guerre avec étoile de vermeil, de la Médaille d’honneur du Service de la Santé militaire, de la médaille de la Résistance qu’il avait reçue personnellement du général de Gaulle. Proposé comme commandeur de la Légion d’honneur, sa nomination décrétée en bonne et due forme ne parvint à l’ambassade de France à Luxembourg que trop tard..
Le gouvernement luxembourgeois lui décerna la Croix de l’ordre de la Résistance à titre posthume.

C’est d’ailleurs – peut-on supposer – à cause de cette homonymie avec «Karl Marx », qu’un seul boulevard à Luxembourg-ville et un square à Ettelbrück portent le nom du docteur Charles Marx.
Notons qu’un square récemment et joliment restauré, porte son nom à Quillan.
Le général Koenig prononça ces mots: « Chirurgien d’une haute valeur morale et professionnelle qui a préféré quitter son pays que de vivre sous le joug de l’ennemi. Résistant de première heure qui a su s’imposer à tous par son calme et son sang-froid à toute épreuve, toujours sur la brèche, n’hésitant pas à payer de sa personne aux instants les plus critiques. Il a consacré une inlassable activité à la cause de la Résistance ; a été un des artisans de la mise en place du Service de santé de la Résistance en zone Sud. A donné tous les plus beaux exemples de courage et d’abnégation dans la lutte contre l’envahisseur. (…) »
Pseudonymes de Résistance :
« Charles Martinot » (1943),
« Charles Hauvignier » (1943),
« Commandant Renaud » (1944)

Différentes sources Web : Parti communiste luxembourgeois, le maitron..
Vous pouvez aussi jeter un oeil à ce site ci, qui est très bien fait. visitesvirtuelles.123.fr/

 

 

 

Joachim Estrade

Joachim Estrade

Joachim ESTRADE

 

 

Beyrède-Jumet 1857 – Caunes en Minervois 1936

 

Promotion Cluny 1934

Si les premiers éclairages de rues à Paris datent de la fin du 17e siècle avec chandelles puis lampes à huile, il a fallu attendre le milieu du 19e pour voir le gaz de ville les remplacer, mais dès la fin du 19e, l’électricité arriva en force . Dans toutes les régions et surtout dans les villes d’une certaine importance, des pionniers se lancèrent dans l’aventure de l’électrification et un certain nombre d’entre eux réussirent Parmi eux, Joachim Estrade fut l’homme de l’électrification dans toute la vallée de l’Aude ( Aude et Pyrénées orientales).

Il est né le 9 janvier 1857 à Beyrède-Jumet (Hautes Pyrénées), fils de Jean Estrade, instituteur communal à Camous et de Jeanne Marie Mont, son épouse ; un des témoins à la déclaration de naissance est instituteur public à Beyrède-Jumet. Il passe sa petite enfance beaucoup avec son grand-père, un géant, ancien grenadier de la garde.

A douze ans, il est envoyé dans une institution religieuse mais il est renvoyé rapidement après avoir manifesté son indépendance en lançant un dictionnaire latin à la tête du père supérieur. Il est alors mis en pension au collège à Carcassonne où il prépare les Arts et Métiers et y est admis en 1873. Il en sort en 1876 major de sa promotion.

Il entre aux Ponts et Chaussées où il travaille aux chemins de fer. C’est ainsi qu’il est amené à connaître la haute vallée de l’Aude et ses habitants. Or dans les années 1880-90, on parlait beaucoup de l’éclairage par l’électricité, il fait un projet pour l’éclairage public de la ville de Quillan et le soumet aux édiles municipaux. Adjudicataire, l’éclairage public de Quillan avec 67 lampes remplaçant trois douzaines de lampes à pétrole, va lui servir de banc d’essai. En fait, pour ce nouveau produit qu’était l’électricité, les difficultés étaient de trois ordres : techniques, de concurrence avec un autre produit installé, le gaz, et d’ordre politique car la décision était le fait d’hommes politiques soumis aux pressions habituelles. Pour donner une idée des arguments contre l’électrification, on peut citer quelques perles:

Faisons des vœux pour que le nouvel éclairage éclaire les électeurs (de Carcassonne) et leur fasse voir que les promesses républicaines ne sont que des mirages trompeurs. Des savants sont prêts à accuser le courant électrique de favoriser, par la condensation des bactéries, le développement des maladies épidémiques. Une lampe de 10 bougies donnant un pouvoir éclairant de un carcel, est équivalente à un bec de gaz ordinaire dépensant 105 litres à l’heure (suit un calcul démontrant que le gaz est moins cher.)

C’est dans ce climat que Joachim Estrade crée en 1891 son entreprise, la ” Société Méridionale d’électricité “ayant comme objet ” les usines, les forces hydrauliques et les forces électriques. ” S’enchaînent alors très rapidement les réalisations, par exemple:

    – l’éclairage d’Alet-les-Bains en 1891
    – l’éclairage de Carcassonne, à partir de 1891
    – l’éclairage de Narbonne à partir de 1893

L’éclairage public ne doit pas faire oublier l’éclairage pour les particuliers pour lesquels il avait opté pour l’abonnement au nombre de lampes, rendu possible par l’invention du ” basculateur Estrade ” réglé pour couper le courant si l’on dépassait ce nombre. Distribuer l’électricité supposait que des usines soient construites, soit par reconversion d’usines existantes, soit par constructions nouvelles. Les villes ci-dessus ont été alimentées :

– Quillan, par reconversion d’une ancienne scierie pour une puissance de 40cv (Usine de Marides)

– Carcassonne, par reconversion d’une usine au fil de l’eau, pour ” lainer et tondre les draps “, puis au début du siècle, par transformation de cette usine en centrale thermique pour une puissance de 300 kw.

– Narbonne, par une centrale thermique installée sur l’ancien ” terrain des pestiférés ” à proximité du canal de la Robine.

Distribuer voulait dire aussi transporter de l’usine aux villes une électricité qui était en courant continu, ce qui empêchait le transport sur de grandes distances. Une seule expérience industrielle en courant alternatif avait été faite en Italie, sans lendemain. Joachim Estrade conçut le projet de transporter sur une centaine de communes de l’Aude plusieurs milliers de KW sous une tension alternative de 20000volts. Cette décision, pour l’époque, était très audacieuse et les soutiens étaient rares. Pour ce faire, il créa une filiale, la ” Société méridionale de Transport de Force ” qui mit en service fin 1900 une première grosse centrale hydroélectrique dans les gorges de St Georges. Un canal d’amenée permettait de disposer d’une chute de 100m alimentant des turbines Pelton pour une puissance totale de 4000 à 6000cv suivant les saisons. Le transport du courant se faisait par une ligne en courant alternatif à 20000 volts. On imagine facilement les problèmes posés par l’installation d’une ligne dans un relief aussi accidenté (crêtes à 1000 m) et les problèmes ensuite de l’exploitation d’une ligne à haute tension ( orages, vent, neige, tenue des isolateurs, oiseaux de proie provoquant des court-circuits, animaux nuisibles dans l’usine, etc.) Après l’incendie de cette première usine, une deuxième est construite en 1914 à Gesse avec une chute de 200m, une puissance de 6000kw et une ligne de transport à 35000 volts.

Dépassant le problème de la seule production d’électricité, un barrage est construit ensuite à Puyvalador pour régulariser le cours de la rivière, très demandé par les agriculteurs pour l’irrigation, et permettant aussi d’exploiter par d’autres usines toute la haute vallée de l’Aude. Ce barrage poids, le seul à cette date barrant une vallée des Pyrénées, permet une retenue de 10 millions de m3 et est inauguré en 1928 par le Président de la République Gaston Doumergue, le premier discours étant celui de Joachim Estrade, accueillant les invités.

En 1936, les usines installées développaient une puissance de 44000cv et alimentaient par 3000km de lignes haute tension, 425 communes et 400000 habitants. On ne peut oublier, qu’en plus d’être un chef d’entreprise, Joachim Estrade a été vice-président en 1921 puis de 1924 à sa mort en 1936, président de la Chambre de Commerce de Carcassonne. Au delà des réalisations techniques telles que le ” poteau noir ” ou ” poteau Estrade “, obtenu par imprégnation de créosote, ce qui l’amène à s’inquiéter de la gestion des forêts, il a des vues d’ensemble de l’économie régionale où il s’impose rapidement. Il est d’ailleurs vice-président de la 10e Région économique. Il est soucieux des problèmes des agriculteurs ; il est un des premiers administrateurs de la Caisse Régionale du Crédit Agricole et en 1914, il offre à la Banque de France la signature de sa Société pour garantir un emprunt des vignerons. Il soutient la création d’une fromagerie coopérative à Saissac et contribue à créer le Frigorifique de Nissan , destiné à la fabrication du jus de raisin frais, pour écouler la surproduction viticole. Il crée enfin en 1920 la Société d’Electro-Motoculture pour vulgariser l’emploi de l’électricité à la ferme.

Il a acquis la réputation d’un ” patron social ” en créant au sein de sa Société , dès 1904, une caisse de prévoyance et d’assurance, puis de congés payés et des aides pour les études des enfants de ses employés. Veuf sans enfant, il épouse en 1926 Jeanne Marguerite Vinceneau qui avait deux enfants d’un premier mariage et dont il aura un fils, René. L’épouse de celui-ci, Céline Estrade, se souvient très bien de son beau-père et le décrit comme quelqu’un qui n’était pas seulement un ingénieur, mais aussi un commerçant et un homme d’entreprise aux vues très larges. Quelque temps avant sa mort, il épaule son fils qui reprend l’entreprise. Sa vie a été consacrée essentiellement au travail ; quand il prenait quelques vacances, c’était dans la propriété qu’il avait acquise dans l’Aude, entre St Denis et Saissac. Joachim Estrade est décédé le 13 février 1936 et est inhumé à Caunes Minervois. Il était Officier de la Légion d’honneur. Une rue porte son nom à Carcassonne et un monument rappelle son souvenir à Puyvalador.

 

joachim estrade

Buste de Joachim Estrade

Origine de l’article:

 

Edmond De Andrea (Aix 45)

Les portraits