La Chapellerie
L’Histoire. Source: “Quillan le Livre du Souvenir” De Tatiana Kletzky Pradère.
Née à Bugarach sous Napoléon 1er en ateliers familiaux traitant le poil de lapin d’abord, la laine ensuite, les techniques de fabrication ayant été apportées au village par des habitants qui séjournèrent en Pologne comme prisonniers de guerre employés dans des chapelleries, l’industrie chapelière prit une telle ampleur que, vers 1840 les chapeliers de Bugarach LIRE LA SUITE⇒
La plupart des cartes ou photos anciennes relatives à la chapellerie portent sur l’usine Huillet Lasserre Jean Bourrel. Certainement du fait de l’importance de sa structure et de sa position à l’extérieur du village.
Huillet Lasserre, Jean Bourrel.
Créée par Messieurs Blum et Favereau, elle avait son entrée initiale au chemin de Cancilla. Le pont n’existait pas sur l’Aude, des jardins s’étendaient rive droite jusqu’au Pouzadou. Il n’y avait que très peu de maisons le long de la route “Nationale”.
La Chapellerie et la Hille, le Pont Suzanne n’existait pas encore.
Pour faciliter l’accès à son usine, Jean Bourrel fit construire en 1927 un pont métallique enjambant l’Aude, auquel il donna le prénom de sa fille Suzanne. Ce pont fut inauguré par le Président de la République Paul Doumergue le 23 juillet 1928.
Inauguration du Pont Suzanne (Financé par Jean Bourrel) par
le Président de la République :
Paul Doumergue
Monsieur Jean Bourrel était aussi le Président de l’équipe de rugby de Quillan.
Equipe qu’il amena à disputer 3 finales du Championnat de France et à en gagner une en 1929.
L’US Quillan a donc son nom gravé sur le Bouclier de Brennus.
Les joueurs partaient en déplacement coiffés d’un chapeau « Thibet ». C’était pour Monsieur Bourrel une façon de se faire de la publicité.
L’Equipe de rugby Quillanaise qui a remporté le Championnat de France 1929.
Le fameux chapeau »Thibet »
Le Stade Jean Bourrel, qui après avoir perdu le nom pour s’appeler « Stade de Quillan » a retrouvé son ancienne appellation en 2002
Usine Suppless.
Située à l’emplacement des anciens ateliers Myrys et actuellement bâtiment communal quartier des “Américains”. Elle appartenait à M Borione, financier, propriétaire de tanneries à Paris. M Borione avait pris la succession d’une scierie appelée scierie des “Américains”, nommée ainsi, soit parce qu’elle appartenait réellement à des américains soit à des français venus des amériques
Aux alentours de 1920, des hommes de nationalité américaine aux dires de certains; des français surnommés “les américains “ après un séjour aux Amériques, d’après d’autres, auraient créés la Société des grumes et sciages sur un vaste terrain de sport sur lequel avait évolué l’aviateur Védrines en 1912.
Ces ‘américains’ exploitèrent la totalité de la forêt de Nébias appartenant au domaine de l’Etat.
A l’époque ‘des chapeaux’, M. Borione, financier propriétaire de tanneries à Paris, y créa la manufacture de chapeaux Suppless, rachetée plus tard par un chapelier belge, le Sénateur Classens, puis par M. Jean-Denis Mauhin qui, lors de la grande crise de la chapellerie, la reconvertit dans la chaussure et la vendit à la famille Riu-Sarda.de célèbres chaussures Myris .
M. Charles Bergeron, exploita durant un certain temps son commerce de bois, dans une partie de la Scierie des Américains
Chapellerie Barrière.
Située boulevard Charles de Gaulle anciennement boulevard des Pyrénées. près de l’ancienne station BP.
Usine Delmas et Pont.
Comme son nom l’indique, elle appartenait à Messieurs Delmas et Pont. Située rive gauche juste avant le Pont neuf. Elle fut détruite par un incendie
Intérieur de l’Usine Delmas et Pons
Chapelières à Quillan
Les petites chapelleries.
En 1903 existait dans la maison Crussol de la Grand’Rue une fabrique de chapeaux mérinos. Il s’agit de la maison formant l’angle de la rue de la Paix.
La chapellerie Barrière Boulevard des Pyrénées actuel Bd. Charles de Gaulle.
La manufacture Jean Courtade était spécialisée dans la fabrication de chapeaux de prêtres.
Chapellerie Menier dans les anciens Ets Chouzenoux qui entretemps devinrent une usine à traiter les feldspaths.
La fin de la chapellerie.
Avec les prémices de la grande guerre de 39/40, commence la fin de la chapellerie. Les causes en sont multiples.
Subissant la mode américaine, les français commencent à adopter le nu-tête. Les chapeliers de la Haute-Vallée de l’Aude se heurtent à une très forte concurrence roumaine, allemande, italienne, canadienne, américaine.
L ’avènement de l’automobile fait prendre l’habitude d’enlever le chapeau en entrant dans une voiture. A Quillan, on essaie de lutter. Dès 1914, un industriel belge, Monsieur Jean Mauhin, gros fournisseur en laines, donc habitué de notre région, rachète la Manufacture Quillanaise et l’Usine Suppless pour le compte d’un chapelier belge, le Sénateur Classens. On nomme ce groupe des deux usines rachetées, “LES MANUFACTURES MODERNES DE CHAPEAUX” dont Monsieur Mauhin devient P.D.G. puis propriétaire jusqu’en 1958.
A partir de cette date, c’est vraiment la crise. L’une après l’autre, les firmes de la HauteVallée disparaissent.
Les Usines Jean Bourrel sont rachetées par la Société INDUSTRIES DE LA RUE qui plus tard deviendra l’usine FORMICA. Monsieur Mauhin vend la Manufacture Quillanaise à Monsieur Gleizes, industriel venant de Mazamet, ainsi que l’usine Suppless, où il a lui-même créé une fabrique de chaussures, à la famille Riu-Sarda les célèbres chaussures Myrys, marque Lucidor. (Lucie dort, Lucie étant un bébé des propriétaires). Seule surnagera une petite entreprise artisanale qui existera jusqu’en 1985, installée dans une aile du château Dauphiné à la Jonquière où Monsieur et Madame Grandury continueront la traditionnelle fabrication de chapeaux en atelier familial.
La fermeture de ce dernier atelier marqua la fin de l’ère des chapeaux à Quillan.