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L'Electricité

Pêle-Mêle

1891 – QUILLAN PREMIERE VILLE DU DEPARTEMENT DE L’AUDE ECLAIREE A L’ELECTRICITE

Henri ALAUX *

Le 11 juillet 1891, à 9 heures, les membres de la Société d’Etudes Scientifiques de l’Aude, à la veille d’une excursion dans la Haute Vallée, arrivent à Quillan.

A la descente du train, ils sont aimablement accueillis par le Dr Vaysse, organisateur de la promenade, mais aussi «éblouis par les feux Edison» comme le souligne le Dr Peyronnet dans son compte-rendu (1) qui ajoute plus loin «la lumière électrique nous éclaire de ses feux blancs tandis que «nous défilons devant les quillanais qui nous regardent avec des airs légèrement protecteurs».    Lire la suite  ⇒

La première usine électrique hydraulique se trouvait et se trouve encore Route de Marides. 

L’électricité sera produite arrivera jusqu’à une puissance de 35 chevaux.

LE PROJET D’USINE ÉLECTRIQUE

Le projet de création d’une usine à gaz n’ayant pu être réalisé, la ville est toujours éclairée par 41 lanternes fonctionnant au pétrole. La ville s’étant progressivement étendue, ce mode d’éclairage est insuffisant et il est impératif pour la municipalité de trouver une nouvelle solution. Lire la suite⇒

A gauche,  les résultats de l’appel d’offres qui ont permis les travaux pour la transformation de l’ancienne  Scierie Espezel-Labourmène en usine électrique hydraulique.

Joachim Estrade

Les cinq centrales hydrauliques de l’Aude produisent chaque année l’énergie nécessaire à 98 000 personnes, soit plus que les populations de Carcassonne et de Narbonne réunies. Ces aménagements sécurisent la ressource en eau pour différents usages du territoire : eau potable, alimentation de l’industrie, irrigation agricole et développement touristique

 

Joachim ESTRADE, né à Beyrède, village des Hautes-Pyrénées (entre Sarrancolin et Arreau), est promis par sa famille à une « vie dans les ordres ». Mais Joachim est indiscipliné, allant jusqu’à jeter un dictionnaire (de latin !) à la figure du père supérieur. Renvoyé, il se consacre ensuite à des études techniques aux Arts-& Métiers de Carcassonne. Sorti major de sa promotion, il travaille aux Pont & Chaussées, s’occupant de la construction de la ligne de chemin de fer entre Quillan et Perpignan.

Mais il s’intéresse de prêt à l’électricité. En juillet 1889, après avoir établi un projet d’électrification de Quillan, Estrade le soumet au conseil municipal qui accepte. A la suite d’une adjudication et la longue attente des accords administratifs, Estrade modifie une scierie sur l’Aude et l’équipe d’une dynamo de 40 cv. Le 28 juin 1891 au soir, après une journée de festivités (avec Préfet et Député), les habitants de Quillan applaudissent enthousiastes en admirant les 70 lampes éclairées par la « fée électricité ».

Malgré les réticences de beaucoup par rapport aux « dangers de l’électricité », Joachim Estrade ne veut pas en rester là. Il crée en 1891 sa propre entreprise, la Société Méridionale d’Electricité. Il électrifie la même année Carcassonne à partir d’une filature reconvertie. En 1893, Estrade s’emploie à éclairer Narbonne à l’aide d’une centrale thermique.

Mais convaincu par l’avenir du courant alternatif, il a créé en 1891 une filiale, la Société Méridionale de Transport de Force. Estrade se consacre à la construction de la centrale de St-Georges, à l’amont d’Axat, où des turbines Pelton d’une puissance de 4000 à 6000 cv sont installées sous une chute de 100 m. L’électricité fournie doit être « évacuée » par une ligne de 20 000 V en courant alternatif. Le projet est exceptionnel pour l’époque, en imaginant tous les problèmes rencontrés pour la mise en place des pylônes dans un relief de montagne, ou par la mise au point de nouveaux matériels. Malgré tout, la centrale de St-Georges est mise en service avec succès en 1901.

Joachim Estrade continue le développement de l’hydro-électricité en lançant la construction du barrage de Puyvalador. Inauguré en 1928, en présence du président de la République Gaston Doumergue, ce barrage est le premier d’une longue série dans les Pyrénées.

Estrade reste aussi dans l’histoire comme un « patron social », en créant dans sa société à partir de 1904 une caisse d’assurance maladie, des congés payés, et donnant des aides pour les études des enfants de ses employés. Décoré de la légion d’honneur, il décède en février 1936.

 

Création site Michel Moresqui

 

Les cinq centrales hydrauliques de l’Aude produisent chaque année l’énergie nécessaire à 98 000 personnes, soit plus que les populations de Carcassonne et de Narbonne réunies. Ces aménagements sécurisent la ressource en eau pour différents usages du territoire : eau potable, alimentation de l’industrie, irrigation agricole et développement touristique

 

Joachim ESTRADE, né à Beyrède, village des Hautes-Pyrénées (entre Sarrancolin et Arreau), est promis par sa famille à une « vie dans les ordres ». Mais Joachim est indiscipliné, allant jusqu’à jeter un dictionnaire (de latin !) à la figure du père supérieur. Renvoyé, il se consacre ensuite à des études techniques aux Arts-& Métiers de Carcassonne. Sorti major de sa promotion, il travaille aux Pont & Chaussées, s’occupant de la construction de la ligne de chemin de fer entre Quillan et Perpignan.

Mais il s’intéresse de prêt à l’électricité. En juillet 1889, après avoir établi un projet d’électrification de Quillan, Estrade le soumet au conseil municipal qui accepte. A la suite d’une adjudication et la longue attente des accords administratifs, Estrade modifie une scierie sur l’Aude et l’équipe d’une dynamo de 40 cv. Le 28 juin 1891 au soir, après une journée de festivités (avec Préfet et Député), les habitants de Quillan applaudissent enthousiastes en admirant les 70 lampes éclairées par la « fée électricité ».

Malgré les réticences de beaucoup par rapport aux « dangers de l’électricité », Joachim Estrade ne veut pas en rester là. Il crée en 1891 sa propre entreprise, la Société Méridionale d’Electricité. Il électrifie la même année Carcassonne à partir d’une filature reconvertie. En 1893, Estrade s’emploie à éclairer Narbonne à l’aide d’une centrale thermique.

Mais convaincu par l’avenir du courant alternatif, il a créé en 1891 une filiale, la Société Méridionale de Transport de Force. Estrade se consacre à la construction de la centrale de St-Georges, à l’amont d’Axat, où des turbines Pelton d’une puissance de 4000 à 6000 cv sont installées sous une chute de 100 m. L’électricité fournie doit être « évacuée » par une ligne de 20 000 V en courant alternatif. Le projet est exceptionnel pour l’époque, en imaginant tous les problèmes rencontrés pour la mise en place des pylônes dans un relief de montagne, ou par la mise au point de nouveaux matériels. Malgré tout, la centrale de St-Georges est mise en service avec succès en 1901.

Joachim Estrade continue le développement de l’hydro-électricité en lançant la construction du barrage de Puyvalador. Inauguré en 1928, en présence du président de la République Gaston Doumergue, ce barrage est le premier d’une longue série dans les Pyrénées.

Estrade reste aussi dans l’histoire comme un « patron social », en créant dans sa société à partir de 1904 une caisse d’assurance maladie, des congés payés, et donnant des aides pour les études des enfants de ses employés. Décoré de la légion d’honneur, il décède en février 1936.

 

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