Page Fanges Mur Colbert

Les Fanges, le Mur Colbert..

Forêt des Fanges, le mur de Colbert.

 

L’’exploitation de la forêt des Fanges est très ancienne.

 

Longtemps les usages féodaux ont repoussé les limites forestières pour les besoins des forges catalanes et autres industries verrières, les traditions agro-pastorales et les exigences de bois de chauffage.

 

En 1661, la surexploitation anarchique et les problèmes de production de bois pour la flotte de guerre et la flotte commerciale, imposent une reprise en main de l’administration royale. Après la Signature du Traité des Pyrénées, Colbert, alors ministre du roi Louis XIV, fait dresser un état des forêts du Royaume. Puis Louis XIV lance la Réforme générale des Eaux et Forêts en 1663, suivie de l’Ordonnance de 1669.

 

L’objectif consiste à réorganiser la futaie afin de garantir le meilleur rendement forestier, avec des coupes raisonnées tous les 20 ou 30 ans, des replantations systématiques, et la conservation des plus beaux arbres de mâture, soigneusement identifiés et souvent centenaires.

 

Le bois de hêtre est destiné à la fabrication des rames de galères, tandis que le sapin, bois d’œuvre par excellence, est utilisé dans la fabrication des mâts des navires.

 

A cette époque, les « cathédrales flottantes y de Louis XIV exigent pas moins de 2000 à 4000 troncs (chêne principalement) et une frégate environ un millier. Sur le terrain, Louis de Froidour, général réformateur des Eaux et Forêts dans les Pyrénées, fait arpenter et borner de nombreuses forêts royales, dont celles des Fanges. Cette opération cadastrale consiste à déterminer la propriété de chacun et a pour objet d’empêcher ou de réprimer les usurpations locales.

 

Un mur de pierres sèches bâti sur plus de sept kilomètres précise les délimitations entre la forêt royale et les pâturages des Consulats de Caudiès et Puilaurens, auxquels Sont associés des bornes et rochers sculptés d’une fleur de lys. Avec le temps, celles-ci sont arrachées, enlevées ou renversées… intentionnellement ou non, et peu à peu  remplacées aux XVIIIe et XIXe siècle par des bornes plus classiques portant uniquement un numéro. La muraille »Colbert » est restée identique, envahie par la végétation et sans entretien particulier. Le secteur oriental, présente un mur construit il y a 347 ans et dans un état encore remarquable.